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En fanant

salon, je trouvai, sur le point de sortir de la chambre, la jeune femme, son bougeoir à la main.

Le brave Jean était déjà monté.

— Bonsoir ! me dit-elle en me tendant la main.

Puis, au moment de franchir le seuil…

— Ah ! je voulais vous demander… quoi donc ?…

Et elle essayait de se souvenir.

Je ne sais quel diable me poussa, mais je repris :

— Si les foins sont rentrés ?

La pauvre enfant rougit bien fort, et regarda autour d’elle pour voir qui l’avait trahie…

Puis elle ferma la porte doucement, et je l’entendis qui montait l’escalier en courant.

Pour moi, je gagnai ma chambre solitaire et me mis à fumer à la fenêtre.

Peu à peu la nuit se fit tout entière.

Heureuse journée ! pensais-je en moi-même. Heureuse journée, et que la vie de la campagne est chose charmante !

On se lève au matin par un soleil radieux, et l’on passe tout le jour dans des prairies embaumées, parmi les fleurs et les parfums des champs, et l’on travaille aux cris des cigales.

Vers le soir, le soleil se couche dans la pourpre