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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/82

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En prenant le thé.

— Personne, madame.

— L’enfant est couchée ?

— Pas encore, madame.

— C’est bien !

La femme de chambre sortit.

Après son départ, la jeune femme se leva et s’approcha d’un meuble de Boule placé entre deux fenêtres.

Elle y prit un paquet de lettres, et, s’approchant de la lampe, se mit à les relire fiévreusement.

C’étaient des lettres d’amour, car en les lisant la baronne devint plus sérieuse, sa figure s’illumina. — Comme il m’aime ! répéta-t-elle tout bas.

Pendant qu’elle lisait, un bruit de pas retentit dans la cour, et elle courut à la fenêtre : ce n’était rien, elle revint vers le petit meuble et, sans savoir ce qu’elle faisait, enferma les lettres dans le tiroir.

Elle se mit au piano un instant ; après quelques mesures, elle le referma brusquement. Elle se campa alors devant la glace de sa psyché, et se mit à ébouriffer ses cheveux. En s’occupant ainsi, ses yeux tombèrent de nouveau sur la pendule : — Mais je suis folle, dit-elle à demi-voix. Il ne vient qu’à