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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/84

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En prenant le thé.

six ans, aux longs cheveux blonds bouclés, aux grands yeux bleus, vifs et éveillés.

L’enfant était dans sa longue chemise de nuit, garnie de dentelles, qui lui pendait jusqu’aux talons. Elle était toute gênée dans sa marche.

Ses mignons pieds nus étaient blottis dans de petites pantoufles rouges fourrées de cygne. En passant le seuil, elle releva, d’un mouvement adorable, ses deux petits bras en l’air, en haussant légèrement les épaules pour rentrer à son aise dans son long vêtement qui l’embarrassait.

C’était un petit bijou plein de charmes et de grâces. L’enfant se jeta sur la baronne, et lui prenant la tête de ses deux petites mains potelées : Bonsoir, répéta-t-elle. — Ah ! voyez-vous ça, — mademoiselle n’a pas sommeil.

— Non, maman — mais pas du tout.

— Veux-tu rester ici un instant ? — Viens sur mes genoux.

— Oh ! quel bonheur ! s’écria l’enfant.

Et, mutine, elle s’installa à grand effort sur les genoux de sa mère.

Alors commença une de ces causcries naïves,