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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/133

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La Gaspésie

dement sur le gravier, la vague la saisit, la soulève sur son dos écumant, et, en se retirant, l’emporte loin de la terre.

Six vigoureux rameurs sont à bord ; cependant, malgré leurs efforts, nous avons peine à tenir tête au vent et aux courants. Nous atteignons enfin la Sara, qui danse sur les flots, avec toute la légèreté d’une bayadère. Par un gros temps, c’est une affaire difficile et périlleuse que d’aborder un navire avec une chaloupe ou une barge. La petite embarcation doit se couler soigneusement sous le vent ; un des rameurs saisit le câble qui lui est lancé d’en haut ; l’équipage veille avec attention, pour empêcher qu’une rame, maladroitement posée en travers, n’envoie matelots et passagers naviguer avec les poissons. Avez-vous réussi à aborder sans accident ? alors commence une danse désagréable, qui se compose d’une série de plongeons. Pendant un instant, élevé sur la crête d’une vague, vous pouvez promener vos regards sur