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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/158

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La Gaspésie

phosphore des eaux, brille sur la crête des vagues, et s’attache aux chaînes, qui apparaissent comme un réseau de feu. Des poissons, étincelants de lumière, se jouent autour de la goëlette ; dans leurs ébats, ils laissent à leur suite une longue traînée d’étoiles ; la mythologie dirait que c’est une nouvelle voie lactée, tracée sur l’azur de la mer par le passage de la déesse Amphitrite. Cette lumière phosphorique éclaire suffisamment pour permettre de distinguer avec facilité les lettres d’un livre.

L’on a présenté beaucoup d’explications de ce phénomène. Ce qu’il y a de certain, c’est que ces étincelles sont produites par le mouvement et par le frottement. Elles brillent, lorsqu’une vague se brise, ou lorsque l’eau bat contre un corps solide. Ce n’est pas une lumière dense, mais plutôt le rapprochement de myriades de points lumineux, ressemblant à ceux qui s’échappent de tous les poils d’une peau de chat, lorsqu’on la frotte avec la main.