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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/195

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La Gaspésie

familles qui se sont le plus anciennement établies en ce lieu, celle des Poirier, renferme plusieurs centaines d’individus. Un vieillard, nommé Forêt, aïeul de quelques habitants de Bonaventure, mourut, il n’y a pas fort longtemps, au Cap-Breton ou dans la Nouvelle-Écosse, laissant après lui trois cent dix-huit descendants.

L’on rencontre encore, à Bonaventure, bien des restes de ces familles patriarcales, qui autrefois cultivaient en paix les terres de l’Acadie, et rappelaient, par leur foi et la pureté de leurs mœurs, les temps primitifs du christianisme. Dispersés dans toute l’Amérique du Nord, les Acadiens conservent encore religieusement la mémoire de ces temps de bonheur, interrompus par un acte atroce de barbarie ; ils n’ont pas oublié les circonstances qui accompagnèrent l’expulsion de leurs ancêtres. Les malheureuses victimes, qui la veille vivaient