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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/222

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La Gaspésie

la marée ; vers sept heures du soir, le reflux nous force à jeter l’ancre vis-à-vis de la pointe à la Batterie.

Les rayons argentés de la lune se jouent sur les eaux, légèrement agitées par une faible brise. En amont et en aval de la Sara, une bande scintillante marque le cours de la rivière ; sur les coteaux voisins descend une lumière plus pâle et plus égale, qui en fait ressortir les contours ; quelques maisons blanches se détachent çà et là sur les massifs assombris de la forêt. Ce demi-jour répandu dans les airs laisse errer un vague mystérieux sur les eaux et sur la terre.

Sauf le murmure des conversations parmi les passagers, et les aboiements d’un chien du Nouveau-Brunswick, auxquels répond l’écho de la rive canadienne, un calme solennel règne autour de nous. Et ces lieux si beaux, si pai-