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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/232

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La Gaspésie

côté, la pièce d’artillerie du village fait entendre sa grosse voix. Ce lourd individu, jadis défenseur d’une frégate française, fut encloué en même temps que plusieurs de ses confrères, lorsque ses anciens maîtres jetèrent leurs vaisseaux à la côte. Un sauvage a rendu la voix à celui-ci, en débouchant la lumière.

À neuf heures du matin, nous débarquons près de la chapelle. Messieurs et mesdames de la tribu, tous en grande tenue, sont rangés sur la grève, pour recevoir la bénédiction épiscopale. Monseigneur de Sidyme dit la messe, pendant laquelle Benjamin LaBauve, aidé de son père, de ses frères et de ses cousins, chante quelques prières en langue micmaque. Presque tous les hommes du village se mêlent de chanter, et la plupart s’en tirent assez bien ; mais la voix douce et mélancolique de Benjamin attire surtout notre attention.