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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/40

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La Gaspésie

depuis le matin environ trente lieues, dont dix-huit, depuis Matane, ne nous ont coûté que cinq heures et demie de navigation. Ce jour étant un dimanche, il a fallu suppléer aux offices de l’église par les prières de la messe, la récitation du chapelet et quelques lectures de piété. Comme le temps était magnifique, ces exercices se sont faits sur le pont, afin que tout l’équipage y pût assister. Se brisant contre les flancs du vaisseau, la mer élevait sa grande voix pour louer avec nous le Seigneur, et bénir celui qui a creusé son bassin et tracé ses limites.

Nous retournons à bord pour la nuit. La goëlette a été laissée sur le flanc lorsque la mer s’est retirée, et elle a donné à la bande de telle sorte, que deux d’entre nous doivent renoncer à se coucher sur leurs lits, où ils ne peuvent s’aventurer qu’en risquant de rouler sur le plancher. Force leur est donc de s’étendre in plano, afin de se maintenir la tête au-dessus des