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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/105

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Le Labrador

qui y sont habitués, ils n’en sont aucunement dérangés. Les hurlements sont répétés par les meutes des environs. Durant une nuit passée à bord de la goëlette dans la baie de Bonne-Espérance, autour de laquelle sont dispersées quatre ou cinq habitations, nous fûmes régalés jusques après minuit, des hurlements d’autant de corps de musiciens.

Parfois la chanson se commence par quelque chien exilé de la bande, et est continuée par les autres. À la Tabatière, chaque matin, en me rendant à la chapelle, vers cinq heures, je rencontrais, sur un morne écarté, un vieux, solitaire de cette espèce. Je le trouvais ordinairement couché sur la mousse ; à mon approche, il se levait, secouait son poil hérissé et sur trois pattes, car l’une des quatre était toujours hors d’état de faire le service, il décrivait un cercle pour éviter ma rencontre. Quelle faute expiait-il ? c’est ce que je n’ai pu savoir.