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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/13

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Louis-Olivier Gamache

de se tenir hors de la portée de sa queue et de ses lourdes mâchoires.

À peine avons-nous mis pied à terre qu’un homme, en cheveux blancs, mais encore vert et vigoureux, s’avance vers nous et vient me saisir la main avec une énergique cordialité. « C’est à vous le premier que je dois donner la main, monsieur le curé ; soyez le bienvenu. Excusez, messieurs, mais je dois commencer par mon prêtre. » C’était Louis-Olivier Gamache, maître du lieu. À son compte, notre hôte avait alors soixante-huit ans ; il était plein de feu et d’activité, parlait fort et ferme, et s’occupait de ses affaires avec tout l’entrain d’un jeune homme. « Voyez-vous, messieurs, on est porté à vivre vieux ici », nous répondit-il, lorsque nous le complimentions de sa vigueur ; « l’air de la mer entretient la santé. Regardez mon poulain, là-bas : il ne songe pas encore à mourir. Ce n’est pourtant plus une