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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/143

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Le Labrador

découvrir le voleur. Tous trois se mettent en quête ; l’on cherche des pistes, on les trouve, et l’on reconnaît que deux ours de forte taille avaient causé tout le dégât. Les voleurs avaient décampé, et ne purent être rejoints ; mais ils avaient laissé des preuves du délit. À peu de distance était le sac vide et déchiré ; un peu plus loin gisait la tasse broyée et portant l’empreinte de longues et fortes dents. Quant au paletot et aux bottes, les gaillards, probablement en voie de civilisation, avaient cru devoir les emporter, dans l’intérêt des mœurs.

L’ours est friand de poisson et cette faiblesse l’attire quelquefois près des maisons : Un pêcheur, Willy N…, avec sa femme et un petit enfant, habitait une cabane près de la mer. Sur le toit plat et peu élevé, séchait une provision de morue qu’il préparait soigneusement pour l’hiver. Par une nuit sombre, il reposait paisiblement, sans inquiétude au sujet