Aller au contenu

Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
Le Labrador

que l’écrivain insultait parce qu’ils sont nés au Canada.

Vendredi, 10 septembre, nous avions franchi la batture de Manicouagan ; un gentil vent d’est-sud-est emplissait nos voiles ; les prophètes nous annonçaient que nous passerions le dimanche suivant à Berthier. Un très-grand nombre de navires, gros et petits, faisaient la même route que nous, après avoir été retenus, comme nous, par les vents contraires.

Vers huit heures du soir, au moment où la marée allait commencer à baisser, nous arrivions au pied du passage de l’Île-Verte. Le temps était fort obscur, nous étions environnés de bâtiments ; mais le vent était bon, et le patron espérait franchir les difficultés avant qu’il ne nous quittât. Nous avions trop espéré ; vers dix heures, il ne nous restait plus qu’un air de vent, d’une faiblesse et d’une inconstance désespérantes ; la mer commençait à baisser,