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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/28

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Louis-Olivier Gamache

épaules, le porte à la maison, lave et bande sa plaie, puis l’étend sur une paillasse. Les serviteurs furent tout surpris, en entrant au logis, d’y trouver un malade servi avec le plus grand soin par leur bourgeois.

Quand la blessure du montagnais fut guérie, son hôte l’avertit qu’il était temps de partir, et le conduisit à la grève. — « Tiens », lui dit-il, « voilà ton canot et des provisions que je te donne ; mais écoute bien, sac à rum que tu es ; si tu entends jamais dire que Gamache est seul à sa maison, ne te montre pas ici ; car cette fois-là, je te mettrai une balle dans la tête, aussi sûr que j’en ai mis une dans ta cuisse d’ours. » La leçon eut son effet, et sur le blessé et sur les rôdeurs de sa tribu.

La rude réception faite au sauvage montagnais était un cas exceptionnel ; car Gamache accueillait ordinairement les étrangers avec hospitalité quand il ne se défiait point de leurs