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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/33

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Louis-Olivier Gamache

homme ! — « Ah ! te voilà déjà réveillé ! Mais comme tu es blême ! Je gage qu’on t’a dit que Gamache tuait les gens. Eh bien ! lâche, je viens te donner le dernier coup !… » Il lève le fusil, et le suspend à deux clous enfoncés dans la cloison ; puis tirant de sa poche un verre et un flacon d’eau-de-vie, il remplit le verre, boit à la santé de l’étranger, et l’invite à rendre le compliment : — « Tiens, prends un bon coup, tu dormiras ensuite ; et si Gamache vient t’attaquer cette nuit, tu te défendras ; voilà, au-dessus de ta tête, un fusil chargé que je t’ai apporté exprès. »

— « Eh bien ! camarade », dit le maître de la maison à son hôte, en le voyant descendre tout joyeux, le lendemain matin, « tu avais peur, hier au soir ; je m’en suis bien aperçu : j’ai voulu te la donner bonne quand j’ai été te voir. Tu me connais à présent ; et si jamais des peureux te disent que Gamache tue les voya-