Aller au contenu

Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LA RUINE

dont la maison s’ouvre facilement à tous les citoyens libres. Pour lui adresser la parole, il faut observer un protocole spécial, et, quand on est arrivé en sa présence, il est de rigueur de se prosterner en une sorte d’adoration. L’absolutisme oriental triomphe finalement sur les ruines de l’hellénisme et du romanisme à peu près détruits par la grande crise du troisième siècle, dans l’Empire que les Barbares désormais peuplent et gouvernent en grande partie.

Mais il n’eût pas servi à grand’chose de conférer au pouvoir suprême une autorité plus grande et un prestige divin, si la pluralité des personnes qui le devaient exercer venait en même temps à l’affaiblir. Bien que divisé entre quatre souverains, le pouvoir suprême devait, selon Dioclétien, rester une monarchie, c’est-à-dire une unité. Comment essaya-t-il de résoudre l’insoluble problème de bâtir une monarchie, un gouvernement doué d’une unité forte, avec quatre