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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/154

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LA RUINE DE LA CIVILISATION ANTIQUE

et las ne fut jamais considéré comme un homme privé. Jusqu’au dernier jour de sa vie, il garda tous les titres et reçut tous les hommages que méritait son passé ; il demeura pour les nouveaux princes, « notre seigneur et notre père ». Et quand sa dernière heure fut venue, le Sénat de Rome l’honora de cette apothéose, qui équivalait à la divinisation, et qu’on n’accordait qu’aux empereurs.

Mais il vécut assez pour voir l’issue de la lutte entre l’Empire et le Christianisme, qu’il avait voulu éviter comme une calamité terrible, et pour assister au triomphe définitif du Christianisme, qui devait lui sembler un événement encore plus funeste que la lutte, si redoutée par sa sagesse. Ce triomphe marquait la fin de la civilisation antique, et était la conséquence nécessaire de toute l’œuvre qu’il avait accomplie dans un bien autre dessein.