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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/16

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LA RUINE

fond de leurs temples, édifiés ou restaurés au cours des derniers siècles avec toute la magnificence qu’autorisait une prospérité croissante, les dieux du polythéisme grec et romain et les dieux indigènes, hellénisés ou romanisés, des provinces qui n’étaient ni grecques ni latines, veillaient sur l’ordre social de tout l’Empire. Du sein fécond du polythéisme était même né, pendant les deux derniers siècles, un culte nouveau, le culte de Rome et d’Auguste, qui symbolisait encore, au début du troisième siècle, des bords du Rhin à ceux de l’Euphrate, la majestueuse unité de l’Empire. Sorte de mixture cosmopolite, épaisse et colorée, d’hellénisme, de romanisme et d’orientalisme, une civilisation brillante et superficielle s’étendait, comme un vernis de prix sur une faïence rustique, sur tout l’Empire.

Deux aristocraties, l’une impériale, qui résidait à Rome, l’autre provinciale, qui résidait dans les villes secondaires, étaient