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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/18

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LA RUINE

l’ordre des principes, menaient tout droit aux plus hautes charges de la cour et de l’armée. Apporter la justice au monde par un droit qui fût l’œuvre pure de la raison et de l’équité, était devenu la mission du grand empire que tant de guerres avaient fondé : mission noble et élevée entre toutes celles que pouvait se proposer un État du monde ancien, et qui réalisait complètement la grande doctrine d’Aristote, d’après laquelle le but suprême de l’État n’est ni la richesse, ni la puissance, mais la vertu. Les villes grandes et petites s’efforçaient dans toutes les provinces de construire de beaux édifices, d’établir des écoles, d’organiser des fêtes et des cérémionies somptueuses, d’encourager les études les plus en faveur de l’époque, de pourvoir au bien-être des classes populaires. L’agriculture, l’industrie, le commerce prospéraient, les finances de l’Empire et des villes n’étaient pas encore en trop mauvaises conditions, et l’armée