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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/202

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LA RUINE

en Orient, les haines et les rancunes laissées par les précédentes hérésies, les nombreuses discordes qui divisaient le monde chrétien, lui donnèrent aussitôt un parti nombreux, sinon très choisi.

Aussitôt les synodes commencèrent à s’opposer aux synodes ; les esprits prirent feu ; aux disputes théologiques succédèrent les bagarres, les coups, les violences dans la rue. La sécurité dont ils jouissaient après le triomphe favorisait aussi parmi les chrétiens l’explosion des mauvaises passions. Constantin, qui avait été appuyé par les chrétiens dans ses efforts pour reconstituer l’unité de l’Empire, pouvait-il voir avec indifférence cette crise religieuse qui tournait presque à la guerre civile ? L’engrenage des disputes théologiques le saisit. Ce qu’il pensait, avec son sens politique, de ces disputes, on le sait par la lettre qu’il adressa aux chrétiens dissidents.

Je m’étais proposé de ramener à une forme unique l’opinion que tous les peuples se font de