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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/224

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LA RUINE

luttes parfois très violentes et d’une sanglante guerre civile, à assurer la continuité légale du régime. Mais l’autorité du Sénat une fois affaiblie par l’avènement de Septime Sévère, et par l’établissement de la véritable monarchie absolue, il n’y eut plus aucun principe de légitimité bien clair et fort pour le choix de l’empereur : ni l’hérédité, ni l’élection, ni la validation du Sénat. D’où la crise de révolutions et de guerres qui, comme nous l’avons exposé, a tout détruit.

Au fond de cette immense crise historique nous trouvons donc la lutte de deux principes politiques opposés, qu’on cherche de concilier et qui finissent par se détruire mutuellement. Une confirmation éclatante de cette vision historique est donnée par le sort si différent de l’empire d’Orient et de l’empire d’Occident. Ce qu’on a l’habitude d’appeler la ruine de l’empire romain est en réalité la catastrophe de la civilisation dans les