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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/230

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LA RUINE

parfaite. Elle avait donné un caractère sacré à tous les gouvernements, républicains ou monarchiques, aristocratiques ou démocratiques, qui fussent légitimes, c’est-à-dire qui devaient leur origine à un acte légal de validité indiscutable ou qui avaient été légitimés par le temps. L’obéissance à ces gouvernements était un devoir imposé par Dieu, chaque fois que ces gouvernements n’imposaient pas quelque chose de contraire à la loi divine. Quant aux erreurs et aux fautes des gouvernements légitimes, il ne fallait pas, d’après cette conception de l’État, y attacher trop d’importance, quand elles ne menaçaient pas d’amener une dépravation générale, parce que le but suprême de la vie étant la perfection morale et religieuse de l’individu, celle-ci pouvait être atteinte indépendamment de la perfection du gouvernement. Les abus des gouvernements nuisaient à ceux qui les commettaient, beaucoup plus qu’à ceux qui en étaient