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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/26

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LA RUINE

avait déjà consenti. En somme, il y avait dans l’Empire un corps pouvant et devant élire l’empereur ; mais ce corps, le Sénat, n’eut pas toujours l’autorité et la force nécessaires pour exercer la plénitude de son pouvoir, et se borna souvent, au lieu d’élire l’empereur, à ratifier le choix de l’empereur choisi par d’autres. Cet office lui resta pourtant toujours acquis : l’autorité d’aucun empereur ne fut légitime avant qu’il l’eût reçue du Sénat, moyennant la lex de imperio. Le Sénat romain sous l’Empire pourrait donc se comparer aux parlements de bien des États modernes qui, en principe, devraient choisir, mais en réalité ne font très souvent que légitimer, par leur approbation, les gouvernements élus par la cour ou par des coteries puissantes, étrangères au parlement. C’est pour cette raison que les historiens modernes affectent à l’ordinaire un grand dédain pour le Sénat de l’époque impériale, qu’ils considèrent comme une momie laissée en héritage par