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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/29

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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

Pendant le premier siècle de l’Empire, qui fut une ère de prospérité et de paix, beaucoup de familles indigènes de l’Italie du Nord, de la Gaule, de l’Espagne, de l’Afrique septentrionale s’enrichissent et constituent partout de nouvelles aristocraties locales.

Comme il est naturel, la richesse donne à ces familles le désir de briller et de prédominer ; elles cherchent donc dans la paix qui les environne un modèle à imiter pour se dégrossir, se rendre dignes de l’admiration populaire et devenir une véritable aristocratie douée d’une supériorité intellectuelle et morale sur la masse de la population pauvre ou de moyenne fortune. À l’exception de quelques rares familles qui cherchent ce modèle parmi les cendres encore chaudes des traditions nationales et des époques de l’indépendance, la plupart le trouvent à Rome et dans la noblesse romaine ; et non pas tant dans la noblesse divisée, prodigue, fastueuse, peu active, indocile