Aller au contenu

Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
LA RUINE

éteindre les discordes, les haines et les rivalités qui avaient toujours divisé ces familles ; il avait au contraire exalté encore l’orgueil et l’esprit d’exclusion, qui avaient, en tous les temps, caractérisé la vieille noblesse romaine. À ces défauts anciens s’étaient ajoutés les nouveaux : la frénésie du luxe et une sorte de scepticisme qui inclinait à se jouer même des plus dangereux exotismes. Cause principale des troubles sérieux qui agitèrent l’Empire depuis Auguste jusqu’à Néron, cette aristocratie trop restreinte et vieillie l’eût peut-être conduit à sa perte si, dans les provinces, une nouvelle aristocratie ne se fût formée, qui, greffée sur le vieux tronc, devait rendre au Sénat une vigueur nouvelle.

Celui qui sut réussir en temps opportun cette délicate opération, fut Vespasien. La terrible guerre civile qui se déchaîna dès la mort de Néron eut enfin raison de l’égoïsme invétéré et de l’esprit exclusif de l’antique aristocratie. Le