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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/46

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LA RUINE

géra même la politique de Trajan, d’Antonin le Pieux, de Marc-Aurèle. Il refusa le titre de dominus, il supprima le cérémonial, il traita les sénateurs en égaux, il confia de nouveau au Sénat le choix des principaux fonctionnaires, y compris les gouverneurs des provinces, il forma avec des sénateurs le Consilium principis, il voulut que des sénateurs assistassent les gouverneurs ; non seulement il limita l’autorité des procureurs impériaux, mais il les fit élire par le peuple. De même que Sylla, Auguste et Vespasien, il opposa encore une fois, à la force déchaînée de la révolte militaire, le Sénat, gardien de l’ordre et roc de la légalité. Mais ce fut pour la dernière fois. Les légions n’étaient plus, comme au premier siècle de l’Empire, recrutées presque uniquement parmi les Italiens, qui, par tradition, vénéraient le Sénat comme le père de leur nation : elles étaient pleines de provinciaux provenant des pays barbares de l’Empire,