Aller au contenu

Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
DE LA CIVILISATION ANTIQUE

si souvent liées aux révolutions intérieures qui troublaient les États.

Pour la première fois, au contraire, dans l’histoire du monde antique, au troisième siècle de notre ère, un immense Empire se trouva sans aucun principe pour distinguer l’autorité légitime et l’usurpation violente, sans aucune institution politique assez forte pour imposer ce principe. Cet immense Empire, qui comprenait une partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, était mis, par son étendue même, à l’abri d’une intervention qui y eût rétabli l’ordre et imposé d’autres principes et d’autres institutions. Il ne pouvait en outre puiser nulle part un principe nouveau de légitimité et un modèle d’institutions, car au Nord, à l’Ouest, au Sud, il confinait à une barbarie turbulente ; à l’Est se trouvait bien le nouvel empire persan, qui n’était pas un État barbare, mais il était de fondation récente, à peine sorti d’une guerre civile, et animé d’un