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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/61

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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

bien difficile de se relever. Mais il est bien douteux que le principe opposé profite de sa ruine. Peu clair en lui-même et d’une application très difficile, il semble sortir de cette grande crise à tel point faible et discrédité, que son triomphe inattendu dans les empires du centre et dans l’empire russe n’a excité aucun espoir et aucun enthousiasme dans le reste de l’Europe. Au contraire, il a augmenté les angoisses du moment actuel, parce qu’il a formidablement compliqué pour les vainqueurs et les vaincus les difficultés créées dans les pays vaincus par la guerre.

L’Europe va-t-elle se trouver, comme l’Empire romain au troisième siècle, sans un principe clair et précis, auquel reconnaître qui a le droit de commander et dans quelles limites ; et qui, et dans quelles limites, a le devoir d’obéir ? Allons-nous voir naître de cette incertitude, comme il y a dix-sept siècles, une crise de révolutions et de guerres, qui