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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/69

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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

toutes parts. En effet, cette dernière révolte eut dans tout l’Empire des répercussions beaucoup plus graves que les précédentes. L’autorité impériale affaiblie au centre, la révolte s’étend aux provinces : de nombreux prétendants surgissent partout ; l’exemple devient contagieux. Du moment que les légions élisent l’empereur, pourquoi ce privilège serait-il réservé à celles d’une province plutôt qu’à celles d’une autre ? Chaque groupe de légions veut son empereur. La force, en l’absence d’un principe d’autorité unificateur, tend toujours à se morceler et à se briser. Le danger devient bientôt si sérieux, qu’une réaction se produit en faveur du Sénat. Épouvantés, les hommes se tournent vers le seul principe d’autorité qui subsiste encore, en dépit des nombreux outrages reçus. Tout Arabe qu’il est, Philippe s’adresse au Sénat pour se faire valider, espérant ainsi donner à son autorité un caractère de légitimité qui