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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

l’Empire avec l’appui du Sénat, après un demi-siècle de troubles et de guerres civiles, alors que le Sénat n’était plus qu’une ombre, sinon en admettant que l’absolutisme mystique d’Aurélien avait irrité ou effrayé ce qui subsistait encore de l’ancien esprit latin ? Mais cette tentative ne réussit pas mieux que la précédente. Bien que Probus ait été un général très capable, il tomba victime, lui aussi, de la violence implacable des légions ; et ce fut de nouveau l’anarchie. Les légions élurent alors M. Aurèle Carus qui se hâta de donner le titre de César à ses deux fils, Carin et Numérien, et se mit immédiatement à faire la guerre à la Perse. Il avait déjà occupé Séleucie et Ctésiphon, quand à la fin de 283, il périt frappé par la foudre, selon les uns, et selon d’autres tué par une conjuration militaire. Numérien, qui l’avait accompagné, était un poète incapable de commander l’armée dans une aussi difficile entreprise. Le retour fut donc décidé. Mais en route