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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/99

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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

sance qu’elle soutenait, au milieu de la crise générale du troisième siècle. Les églises chrétiennes apparurent alors comme un port sûr dans la tempête. Tandis que les âmes d’élite parvenaient au christianisme à travers les épreuves de leur propre douleur, par la vision de la douleur d’autrui, ou le dégoût du monde bouleversé et contaminé, dans un élan suprême vers la paix et la béatitude, les foules étaient attirées à la foi nouvelle par la généreuse assistance dont l’Église était si large envers les malheureux et qu’animait un souffle divin de charité, inconnu à l’assistance officielle ou à la protection politique des grandes familles de l’ancien État païen. Si la foi attachait les fidèles à l’Église, d’autres liens matériels renforçaient efficacement la puissance et l’autorité de la religion : les aumônes, les subsides, l’assistance, les offices, les charges ecclésiastiques et les revenus qui y étaient attachés, enfin la gestion des terres récemment acquises