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Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/104

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AMÉLIE, tourne la tête vers le général, l’œil dans son œil, puis, articulé seulement avec les lèvres, sans aucun son de voix, mais avec une mimique expressive.

Énorme !

KOSCHNADIEFF, avec sa brusquerie de sauvage.

Oui !… Eh bien ! donc, alors, quoi ?

AMÉLIE, l’œil fixé sur la rosette du général avec laquelle elle joue machinalement de la main.

Eh bien ! alors… je ne sais pas !…

KOSCHNADIEFF, cavalièrement.

Très bien !

Pan ! une tape du plat de la main dans le dos.
AMÉLIE, au reçu de la tape.

Oh !

KOSCHNADIEFF.

Nous sommes d’accord. (Il fait mine de remonter chercher son chapeau, puis redescend.) Ah ! Je n’ai plus qu’une chose à vous dire : Son Altesse a l’habitude, après chaque visite, de donner dix mille francs.

AMÉLIE, relevant le nez.

Dix… dix mille francs !

KOSCHNADIEFF, les yeux dans ceux d’Amélie.

Dix mille !

AMÉLIE, avec un petit sifflement d’admiration.

Ffuie !

KOSCHNADIEFF, martelant chaque membre de phrase.

C’est donc une somme de neuf mille francs que j’aurai à vous remettre !