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Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/201

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MARCEL, avec panache, le bras tendu tenant haut la couverture.

Un homme ne recule pas, même devant un couvre-pied !

À ce moment, d’une secousse brusque, le couvre-pied lui est arraché des mains et va rejoindre le pied du lit.
TOUS DEUX, poussant un même cri de terreur.

Ah !

IRÈNE, courant en tous sens, affolée.

Ah ! mon Dieu ! Au secours ! Au secours !

MARCEL, gagné par la contagion de la peur.

Mais ne crie donc pas ainsi à la fin ! Ça finirait par me gagner !

IRÈNE, même jeu, et courant prendre son chapeau sur la table.

La couverture est enchantée ! Je ne veux pas rester une minute de plus !

MARCEL.

Mais ne crie donc pas comme ça ! Ne crie donc pas comme ça !

Affolée, Irène se précipite vers le cabinet de toilette quand, à ce moment, en surgit Amélie, telle un gnome monstrueux, revêtue d’un peignoir de bain dont elle a le capuchon sur la tête, la figure recouverte du masque déjà vu, et agitant dans chaque main une allumette-feu d’artifice enflammée. Elle se fait toute petite en marchant et avance ainsi par petits pas rapides et déhanchés.
IRÈNE, rebroussant chemin.

Ah ! Au secours ! Au secours !