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Page:Fichte - De l’idée d’une guerre légitime, 1831, trad. Lortet.djvu/35

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duite est au contraire avantageuse, car on ne doit pas, par une imprudente résistance, exciter la colère du vainqueur. Après que les combats ont cessé, arrive une paix que ces barbares appellent honteuse. Par ce traité de paix on partage les provinces, c’est-à-dire la récompense du vainqueur ; on oblige le vaincu à prêter ses services pour les autres plans de conquêtes ; et, pour gage de sa loyauté, il doit abandonner au vainqueur la possession des forteresses. Les propriétaires n’ont rien perdu s’ils paient au nouveau maître ce qu’ils payaient à l’ancien, et si tout le reste leur est assuré : voilà seulement ce qui les regarde. Le souverain vaincu n’a rien perdu ; il conservera toujours bien assez pour vivre ; et si la question est envisagée sous ce point de vue, qu’a-t-il donc de plus à désirer ? Rien, si le vainqueur assure véritablement la propriété de ceux qui sont désarmés, et ne permet à ses soldats ni pillage ni violence ; s’il laisse l’industrie réellement libre et n’introduit pas une trop grande gêne dans le commerce ; s’il laisse subsister la distinction entre les exemptions de canton et les servitudes de canton (bases principales de la constitution) ; s’il n’introduit pas la conscription ; s’il gouverne à bon marché et ne fait pas des demandes exorbitantes. Dans la règle, tout cela est supposé par analogie et n’est