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Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/109

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la poissonnerie, et on suppose qu’il serait reparti avec Evrard…

— Quelle drôle d’histoire !

— Ce n’est pas une histoire, Madame, c’est quelque chose qui est arrivé, posa Suzette.

— Mais oui, ma petite fille, je le crois, et je plains votre pauvre maman…

— Oui, la situation est désagréable et je voudrais bien qu’elle ne durât pas trop longtemps… Les habitudes sont dérangées et l’on ne sait plus que devenir…

Le patron s’adressa à sa femme :

— Écoute… pour rendre service à ces malheureuses personnes, si tu allais chez le livreur avec cette petite fille ?… On serait tout de suite renseigné…

— Oh ! oui, madame Glace !… s’écria Suzette.

— Madame Glace ! répéta la patronne, surprise.

— Mais oui, je vous appelle madame Glace, parce que vous en vendez… cela se comprend tout seul…

Encore une fois, le patron partit d’un si franc éclat de rire, que Suzette en fut offensée :

— Vous savez, M. Glace, il faut que je sache que vous êtes bon, sans quoi je croirais bien que vous vous moquez de moi…

— Non, ma petite fille, mais vous ne pouvez pas savoir ce que vous me semblez drôle… Je