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Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/120

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— Vous comprenez, Madame Glace, quand on veut jouer, les parents vous disent : « Il faut travailler… » On n’est jamais d’accord… Je sais qu’il faut apprendre ses leçons, mais j’aimerais que ce soit le dimanche, et justement, le dimanche, on doit se reposer… Cela tombe mal… Ce jour-là, je me réveille en aimant ma géographie et mon histoire de France, que c’en est à peine croyable !… Mais il faut aller à la messe… L’après-midi, papa veut se promener et il n’aime pas se promener seul… Alors, la journée passe… Et le lundi, je ne sais pourquoi, je déteste tous mes livres.

— Comme c’est contrariant…

— On dirait que c’est fait exprès… J’ai beau expliquer tout cela à maman, je ne suis pas écoutée… On me force à aller au cours…

— Pauvre petite demoiselle !…

— Oh ! oui, Madame Glace, je suis quelquefois bien à plaindre… Vous ne seriez pas comme cela avec votre petite fille, n’est-ce pas ?

— Oh ! non, répondit Madame Glace, qui n’avait pas d’enfants…

— C’est comme pour la nourriture, reprit Suzette… je n’aime pas le potage, ni la viande, un tout petit peu les légumes… mais je suis très friande de gâteaux… Je voudrais commencer par manger mon dessert… mais maman ne veut pas… Il faut avaler de la viande qui ne