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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/18

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beaucoup en pureté, en transparence et en douceur. Il est préférable de ne pas les laver entre le bain d’alun. Après quelques minutes de séjour dans ce dernier, la glace est abondamment lavée sous le robinet et mise à séjourner dans une cuvette pleine d’eau pendant douze heures, cette eau devant être fréquemment renouvelée, afin de faire disparaître les plus légères traces des différents produits employés dans les bains précédents.

« Un lavage parfait est indispensable à la conservation des clichés, et l’on ne saurait y apporter un trop grand soin. On construit pour cet usage des cuvettes verticales en zinc avec des rainures, de façon à y introduire plusieurs glaces à laver à la fois, et on les y laisse séjourner dix à douze heures, en renouvelant sans cesse l’eau par un écoulement lent sous le robinet. »

La seconde méthode pour le développement des images négatives est, avons-nous dit, l’emploi de l’acide pyrogallique, qui réduit les parties du sel d’argent ramenées par la lumière (selon nous, du moins) à l’état d’oxyde d’argent, et réduit cet oxyde à l’état d’argent métallique très divisé et noir.

L’acide pyrogallique était l’agent qui servait autrefois au développement des images sur collodion sec ou humide. C’est le même produit que l’on emploie avec le gélatino-bromure d’argent, et cela sans grande modification. Cette dernière méthode est même encore souvent préférée à l’oxalate de fer.

Voici comment on opère. On a préparé d’avance une solution à 1 pour 100 d’acide pyrogallique.

On a préparé, d’autre part, la solution ammoniacale suivante :

Eau distillée 
300 cent. cubes.
Ammoniaque concentrée 
10
Bromure d’ammonium 
10

On mélange parties égales des deux liquides (50 centimètres cubes de chacun, par exemple), et on verse ce mélange, sans temps d’arrêt, dans une cuvette contenant la glace à développer, en remuant sans cesse le liquide, pour que les parties de la couche sensible se trouvent également et constamment mouillées par l’agent développateur. L’image doit apparaître en quelques secondes, et arriver en peu d’instants à son état complet ; ce dont on juge en examinant l’image par réflexion et par transparence, à travers la glace, dans l’obscurité, en s’éclairant avec une lanterne rouge.

Le cliché étant convenablement développé, on rejette le liquide qui a servi au développement, et on lave abondamment la glace sous un robinet d’eau courante. On l’immerge ensuite dans le bain de fixage indiqué plus haut (20 d’hyposulfite de soude pour 100 d’eau) ou mieux dans deux bains successifs, pour enlever toute trace de sels solubles d’argent.

Fig. 24. — Pince à lavage.

Pour transporter la glace sur le robinet d’eau concentrée, il est commode de se servir d’une pince telle que la représente la figure ci-dessus et qui est due à M. Faller.

L’emploi du crochet étant indispensable avec les plaques au gélatino-bromure dont la plupart ne sont pas rodées. M. Faller a imaginé le petit doigtier que l’on voit sur la figure 25, et qui doit rester constamment au doigt pendant qu’on travaille ; ce qui fait qu’il ne s’égare pas dans l’obscurité du laboratoire, au moment où l’on en a besoin.

La durée du fixage peut varier de cinq minutes à dix minutes, mais on peut la