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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/229

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Fig. 195. — Fort moderne (place de Belfort).

Hâtons-nous, toutefois, d’ajouter que les forts serviront, pendant quelques jours, à briser l’élan des colonnes d’invasion ; et qu’à l’abri de ces forts, les armées de défense pourront compléter leur organisation et achever leur mobilisation.

Enfin, comme le dit le général belge Brialmont, « les forts stratégiques fournissent à l’armée défensive le moyen de rétablir l’équilibre rompu par une défaite ou par un accroissement notable des forces ennemies, et lui permettent ensuite, lorsqu’elle s’est reconstituée ou accrue par l’arrivée de secours, de reprendre l’offensive au moment opportun ».

À ces titres divers nous devons donner la description de la fortification contemporaine.

Un fort, ou une place forte, se composait autrefois d’un certain nombre de portions de rempart, A, A (fig. 194), nommées courtines, et d’un nombre égal de bastions, B, B. Les bastions étaient destinés à protéger le fort ou la place contre toute attaque de vive force. Avant que l’assiégé fût arrivé au pied du rempart et qu’il en pût tenter l’escalade, il était obligé de traverser le fossé, D. Or, comme on le voit, les canons placés sur les bastions B, B croisaient leurs feux au milieu de ce fossé, sur le pont-levis, C, et tirant à mitraille sur les troupes d’assaut, ils défendaient le rempart, ou courtine, A, ainsi que les casernes, E.

Ce système de fortification, dû à l’illustre Vauban, était excellent, à l’époque où l’artillerie n’avait que peu de puissance. Mais il était à prévoir qu’avec la précision du tir des pièces actuellement en service, les canons des bastions seraient vite démontés par l’assiégeant, et que les troupes d’assaut