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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/246

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queue de l’extracteur, poussée par la boîte de culasse, quitte l’entaille. La noix ou croisière, A, revient à sa position en arrière de la tête de gâchette, en s’appuyant sur le sommet des rampes. La partie antérieure de la culasse mobile, B, pousse alors une cartouche en avant.

La cartouche du fusil Westerli pèse 30 grammes et demi. La balle est en fil de plomb et pèse 20gr,4 ; la charge est de 3gr,6. Cette cartouche a une longueur de 26 millimètres ; le fusil peut en contenir 13, dont 11 dans le magasin, 1 dans le transporteur et 1 dans le canon. Pour exécuter la manœuvre, il faut relever le levier et retirer le cylindre en arrière, puis pousser le cylindre en avant. On peut brûler les 13 cartouches en 25 secondes, soit 80 cartouches en une minute.

Le fusil Westerli pèse 500 grammes de moins que le fusil Gras, et il est muni d’une hausse graduée jusqu’à 1 800 mètres. La vitesse initiale est de 500 mètres. On voit par là toute la supériorité du fusil de petit calibre (8 millimètres) sur un fusil de fort calibre (11 millimètres) du même modèle. On a tiré, avec ce fusil, 40 balles en 8 minutes, sans qu’il ait été nécessaire de s’arrêter, pour nettoyer l’âme du canon. La chambre de la cartouche est un peu plus courte que la cartouche, de sorte que la cartouche est forcée, au moment de la fermeture de la culasse.

Tels sont les premiers fusils à répétition qui aient fait partie de l’armement militaire depuis 1862 jusqu’à 1870-1871.

Après cette époque, les essais de fusils à répétition ont été poursuivis, en divers pays, avec une égale persévérance. En Suisse, quelques officiers et deux ou trois ingénieurs avaient pris les devants. En Portugal, M. Diaz, lieutenant au 3e régiment de chasseurs, faisait adopter un modèle de fusil à tir rapide, avant même que le gouvernement allemand se fût décidé à transformer le fusil Mauser en fusil à répétition, et que le gouvernement français eût commencé la fabrication du fusil Lebel.

Le lieutenant Diaz a publié un résumé très exact de ses travaux, dans un numéro du journal l’Exercito Portuguez.

Le lieutenant Diaz avait d’abord construit un fusil qui tirait, avec une charge de poudre de 10 grammes, une balle qui pesait 50 grammes.

La vitesse initiale était de 477m,50 ; la vitesse du tir, de 18 coups par minute. On tirait sur une cible qui avait 8 mètres de largeur sur 3 mètres de hauteur. À 1 000 m. de distance, on constata que la zone périlleuse avait une longueur de 21 mètres et que 60 balles sur 100 atteignaient la cible.

Ces résultats étaient satisfaisants, mais pendant que M. Diaz se livrait à ses recherches, M. Hébler, en Suisse, et le colonel Lebel, en France, démontraient, d’une façon péremptoire, que le fusil de petit calibre était supérieur à tous les autres, par sa portée aussi bien que par la précision de son tir. M. Diaz n’hésita pas, dès lors, à transformer son fusil, et il fit adopter par le gouvernement de la Grèce un fusil de 8 millimètres de diamètre, dont la cartouche pèse 30 grammes et la balle 16 grammes seulement. Le pas de la rainure du canon est de 30 centimètres, avec une profondeur de 2 millimètres.

Dans les armes dont nous avons donné jusqu’à présent la description, le magasin est placé dans la crosse, ou un peu en avant du fût.

En Allemagne, Dreyse, l’inventeur du fusil à aiguille, qui a fait toute une révolution dans l’armement des peuples modernes, s’appliqua à transformer cette arme en un fusil à répétition. Il plaça le magasin de cartouches à la même hauteur que le canon (fig. 207). On a vu, dans les fusils qui ont