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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/254

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Arrivons à la description du fusil en usage en France, aujourd’hui.

En 1870, le fusil Chassepot était réglementaire dans nos régiments. Nous avons décrit dans les Merveilles de la science[1], avec beaucoup de détails et de soin, le fusil Chassepot. Il nous suffit donc de renvoyer le lecteur à notre principal ouvrage, et aux dessins qui accompagnent la description de l’arme dont il s’agit.

Le fusil Chassepot était une arme extrêmement remarquable pour l’époque où il vit le jour. Cependant on lui reconnut de graves inconvénients : la difficulté de chasser le culot métallique de la cartouche, après son explosion, la délicatesse extrême de son mécanisme, et le poids trop considérable de l’arme.

En 1870, le fusil Chassepot fut modifié par le colonel Gras, aujourd’hui général et inspecteur de nos manufactures d’armes, de façon à faire disparaître tous les défauts qu’on lui reprochait ; et le fusil Chassepot, ainsi modifié, devint le fusil Gras. Cette transformation s’opéra d’ailleurs, sans grandes dépenses. Ce qui décida surtout l’adoption du fusil Gras, c’est que l’on put conserver les fusils Chassepot pour les transformer en fusils Gras.

Le fusil Gras, dit fusil modèle 1874, se divise en cinq parties principales :

Le canon,

La culasse mobile,

La monture,

Les garnitures,

L’épée-baïonnette.

Toutes les pièces du canon sont en acier, sauf la hausse, qui est en fer. Le canon est à l’extérieur ; sa forme est celle d’un tronc de cône ; son épaisseur va en diminuant depuis le tonnerre, où se place la cartouche, jusqu’à la bouche du canon. L’âme du canon est creusée de quatre rayures, en hélice qui tournent de droite à gauche et dont le pas est de 55 centimètres. Profondes d’un quart de millimètre, larges de 4mm,32, ces rayures se raccordent aux pleins de l’âme par des arcs de cercle. Elles impriment à la balle un mouvement de rotation rapide autour de son axe.

Voici les dimensions du fusil Gras, dont la figure 211 donne la vue extérieure :

Diamètre de l’âme : 11 millimètres ;

Longueur du canon : 820 millimètres et demi ;

Longueur de la partie rayée : 760 millimètres et demi.

Du côté du tonnerre l’âme se termine par la chambre, qui est destinée à recevoir la cartouche ; cette chambre se compose de troncs de cône successifs qui sont placés de telle façon que, la cartouche étant dans la chambre, la balle se trouve à l’entrée des rayures. Vers sa partie postérieure la chambre est terminée par un chanfrein. Deux tenons servent à fixer l’épée-baïonnette au bout du canon.

Fig. 212. — Hausse du fusil Gras.

La hausse du fusil Gras se compose de neuf pièces. Le pied de hausse, qui est en fer, est brasé à l’étain, sur le canon du fusil. Ce pied de hausse, a (fig. 212), comprend une partie plane, qui sert d’appui au ressort de hausse b, b. Le ressort b, b est destiné à

  1. Tome III, p. 499-502.