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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/275

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Fig. 234. — Coupe du fusil électrique de M. Pieper.

A, le canon. — R, mouvement de bascule du fusil semblable à celui des fusils de chasse. — D, détente, établissant contact entre les deux tiges T et P. — T, petite tige communiquant l’électricité à la cartouche. — C, la crosse. — V, verrou de fermeture du canon. — P, tige de fer traversant la crosse et conduisant à la cartouche le courant électrique.


contenant cinq cartouches, du poids de 32 grammes. La balle, enveloppée de cuivre, est animée d’une vitesse initiale de 534 mètres.

La Serbie a adopté un fusil du calibre de 10mm,15, inventé par le capitaine Milanowitch. Simple modification du fusil Mauser, ce fusil est fabriqué par l’usine d’Oberndorf-sur-Neckar. Il lance, avec une vitesse initiale de 512 mètres, une balle, pesant 24gr,9, dont la portée s’élève à 3 250 mètres. La hausse est graduée jusqu’à 2 025 mètres ; dix balles peuvent être envoyées successivement.

En Suède-Norvège on a distribué aux troupes, en 1883, un fusil à répétition, inventé par l’ingénieur Jarhmann, et fabriqué par la manufacture de Karl Gustave Stad. Ce fusil, analogue au kropatchek, pèse 4 kil. 435, et 4 kil. 770 quand il est approvisionné ; il a 10gr,25 de calibre, son magasin s’approvisionne de dix cartouches. La cartouche lance, avec une vitesse initiale de 487 mètres, un projectile, pesant 21gr,85, dont la portée est de 2 800 mètres.

Nous ne voulons pas terminer ce qui concerne les fusils proposés ou mis en service depuis 1870, sans dire un mot des essais qui ont été faits pour appliquer l’électricité aux armes à feu portatives. Depuis trente ans, et dans tous les pays, une foule de chercheurs ont poursuivi ce problème, qui nous paraît pourtant d’une parfaite inutilité, dans les conditions actuelles de nos ressources pour la production de l’électricité. La seule solution vraiment pratique a été donnée, en 1883, par un armurier de Liège, M. Pieper, qui présenta à l’Exposition universelle d’électricité de Vienne (Autriche) un fusil électrique, lequel, sans doute, ne saurait être admis dans les armées européennes, mais qui offre des particularités curieuses.

La crosse de ce fusil (fig. 234) est percée dans toute sa longueur. Le canal, C, ainsi pratiqué, contient une baguette en fer, qui communique avec la détente D. Quand on appuie sur la détente, la baguette en fer, T, est mise en contact avec une autre baguette, plus courte, qui touche à la charge de la cartouche. Le tireur porte dans sa poche un petit accumulateur électrique, dont il relie, au moment du tir, les deux pôles à l’extrémité de la crosse, P. Quand il presse sur la détente, le courant passe dans la baguette T, et l’étincelle électrique enflamme une amorce, qui met le feu à la charge de la cartouche. On peut, de cette manière, enflammer, si on le veut, la charge par sa partie antérieure, et obtenir une combustion plus complète, une perte de gaz moins considérable.

C’est là un appareil ingénieux, mais su-