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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/318

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Ce formidable engin de guerre mesure 75m,60 à la flottaison ; il a 17m,60 de largeur extérieure, 5m,49 de creux et 5m,10 de tirant d’eau. Son déplacement et de 4 523 tonneaux. Sa cuirasse a 33 centimètres au milieu, 25 centimètres à l’avant, et 24 centimètres à l’arrière. Sa tour est également cuirassée à l’épaisseur de 35 centimètres.

Son artillerie se compose de deux canons de 34, enfermés dans une tourelle, et de 4 canons-revolvers, placés sur les gaillards.

Comme on le voit par notre dessin, les puissants garde-côtes du genre du Tonnant n’ont plus du navire que le nom. Il faut un effort d’imagination pour comprendre que cette succession d’étages, placés les uns au-dessus des autres, sont supportés par une coque qui rappelle les anciens bâtiments. La coque est, en effet, presque entièrement noyée, et ce que l’on voit au-dessus du niveau de l’eau a plutôt l’apparence d’un château-fort bardé de fer, que d’un bâtiment. Nous sommes loin de ces élégantes frégates dont la légère voilure séduisait tant les peintres et les poètes. Mais il y a ici un autre genre de pittoresque et de poésie. Sans doute, nos navires de guerre ne rappellent plus le « goéland » étendant ses ailes, mais ils nous montrent un gigantesque édifice dominant la mer de toute sa puissance. À ce point de vue, le Tonnant, qui justifie bien son nom, a aussi sa beauté.

La classification nouvelle adoptée, pour les navires de notre flotte, comprend neuf gardes-côtes, dont le plus ancien, l’Onondaga, date de 1863. Le Tonnant est, avec le Tonnerre, le dernier lancé et le plus perfectionné.

Il porte 197 hommes.

La Fusée (fig. 259) est un autre navire cuirassé, qui est destiné à la défense des côtes. Construit, à Lorient, il a été lancé le 7 mai 1884.

Sa coque est en acier et en bois doublé de cuivre ; ses dimensions sont restreintes, car sa longueur est seulement de 65 pieds, sa largeur de 32 pieds, 7 pouces, son déplacement d’eau de 1 045 tonnes.

La coque est protégée par une ceinture en acier, de 10 pouces d’épaisseur au-dessus et de 7 pouces au-dessous. Le pont est défendu par une plaque en acier, de 2 pouces d’épaisseur. Toutes les parties pleines et vides sont protégées de même.

La flottaison de ce navire est assurée par de nombreux compartiments étanches, faisant tout le tour du pont. Le bouclier placé en avant est lui-même protégé par une plaque de 4 pouces.

Le poids total de la cuirasse est de 333 tonnes.

L’armement de ce garde-côtes consiste en un canon de 27 centimètres, monté en avant de la tourelle. Deux mitrailleuses Hotchkiss et un tube lance-torpille Whitehead sont adaptés à l’une des batteries.

Les machines à vapeur, qui sont de la force de 1 500 chevaux, font mouvoir deux hélices jumelles.

La vitesse de la Fusée est estimée à 13 nœuds.

L’équipage se compose de 70 hommes.

Les types des bâtiments cuirassés et des garde-côtes cuirassés que nous venons de décrire ont servi de modèle pour construire les grands cuirassés et les garde côtes de notre flotte.


CHAPITRE III

les croiseurs. — différentes classes de croiseurs. — le « cécille » et le « forbin ». — le « hussard ». — les croiseurs cuirassés. — les avisos. — les avisos de transport et les avisos des colonies. — le « forfait ». — la « sarthe », etc.

La vitesse, élément trop négligé depuis 1870, a repris, de nos jours, un rôle prépondérant, dans notre organisation maritime militaire. En effet, outre les combats