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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/335

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Fig. 273. — Feu !


aujourd’hui un engin redoutable, qui, lancé d’une grande distance, soit par une embarcation, soit par un grand navire, à l’aide de systèmes qui tendent de plus en plus à se perfectionner, peut, en éclatant, défoncer la carène d’un bâtiment ennemi.

La torpille Whitehead a fait renoncer aux torpilles divergentes, qui, remorquées par les grands et les petits navires, à quelque distance de leurs flancs, faisaient explosion au contact des carènes ennemies. C’était là un retour aux torpilles dont avait fait usage Fulton. Les torpilles divergentes ont été réglementaires dans plusieurs marines, mais aujourd’hui, nous le répétons, elles sont complètement abandonnées pour les torpilles Whitehead, c’est-à-dire automobiles.

Les navires cuirassés n’ont-ils aucun moyen de prévenir les atteintes de ces terribles ennemis, qui portent, sournoisement, dans l’ombre et le silence, la destruction et la mort ? Ils ne sont pas entièrement désarmés, mais leurs procédés de défense sont peu nombreux.

Un bâtiment exposé à l’attaque d’un bateau torpilleur se prémunit contre son adversaire en éclairant l’horizon, dans toute son étendue, par des projections de faisceaux lumineux, produits dans l’appareil optique du colonel Mangin, que nous avons décrit dans le premier volume de ce Supplément[1]. Le puissant éclairage fourni par la lumière électrique, grâce à cet appareil, permet de scruter au loin l’horizon, et de reconnaître toute embarcation suspecte.

C’est pour cela que tout navire cuirassé ou croiseur est pourvu d’un appareil de projection lumineuse électrique.

De nombreuses expériences, faites par toutes les marines, ont établi d’une façon péremptoire qu’un navire quelconque, dépourvu des moyens d’éclairer et de fouiller l’horizon à une distance de plusieurs kilomètres, peut être considéré comme perdu, s’il est exposé, pendant la nuit, à une attaque de torpilleurs. De là la nécessité d’établir des foyers et des projecteurs à bord des navires. Elle a été reconnue, chez nous, par le décret ministériel de janvier 1883, qui prescrit l’emploi d’appareils Mangin sur tous nos bâtiments, croiseurs, cuirassés, éclaireurs d’escadres, avisos, et qui en fixe le nombre et les dimensions.

Les figures 275, 276, 277 et 278 donnent une idée exacte de l’appareil optique en

  1. Pages 495-498.