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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/34

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l’épreuve négative. Il faut seulement, quand on veut opérer vite, mouiller le papier devant servir au tirage positif, et appliquer sur sa surface l’épreuve négative, encore humide, que l’on vient de retirer du bain. L’eau empêche les deux surfaces impressionnées de se coller l’une à l’autre, et permet de les séparer facilement après l’impression lumineuse.

Pour développer l’image, quand on emploie les papiers Morgan, Marion et Eastman, on se sert d’un bain de 100 grammes d’oxalate de potasse à 25 p. 100 un peu acidulé, de 15 grammes de sulfate de fer à 3 p. 100 acidulé, et de 2 grammes de bromure de potassium à 2 p. 100. On opère comme il suit.

On commence par tremper l’épreuve dans l’eau, pour la ramollir et éviter les bulles d’air. Ensuite on l’égoutte et on la place dans le bain révélateur, le côté impressionné en dessus. L’image apparaît graduellement. On arrête son développement quand les ombres ont atteint la valeur désirée. Après le bain révélateur, on passe l’épreuve, à trois reprises, dans une solution d’acide acétique très étendu, renouvelée chaque fois, et qui sert à dissoudre le sulfate de fer et à l’empêcher de pénétrer dans les fibres du papier. Ensuite on la lave à l’hyposulfite de soude pur, et à grande eau.

Les papiers au gélatino-bromure employés aux tirages positifs ont l’avantage d’une extrême rapidité, mais ils portent en eux un germe de destruction : c’est l’hyposulfite de soude, comme les épreuves tirées au chlorure d’argent. Sous ce rapport on ne saurait prédire à ce procédé un grand avenir, et les tirages au papier platiné ou au charbon assurent seuls une durée indéfinie.

Tirage aux sels de fer. — Il faut consigner ici le tirage aux sels de fer des épreuves positives, parce qu’il est d’un emploi considérable dans les bureaux d’ingénieurs, de constructeurs, de mécaniciens et d’architectes, quand il s’agit de reproduire économiquement et rapidement des dessins et des plans tracés sur papier transparent.

Remarquons cependant que les dessins qu’il s’agit de reproduire ne sont pas des épreuves photographiques, mais des dessins ordinaires et que, sous ce rapport, les procédés de tirage aux sels de fer sortent du domaine des faits que nous considérons ici, c’est-à-dire de la reproduction des épreuves positives. Cette remarque faite, nous pouvons passer en revue et décrire le mode de reproduction aux sels de fer.

Il existe aujourd’hui de nombreux moyens de reproduire par un papier photogénique des dessins ou des épreuves, sans se servir d’aucun appareil, à la seule condition de rendre ces objets transparents. Le modèle sert de cliché, pour obtenir une épreuve négative sur papier. Cette dernière, rendue transparente, est employée, à son tour, comme cliché, pour donner de nouvelles épreuves, qui alors sont positives. Par ce moyen on obtient des copies, qui reproduisent tous les détails du modèle avec ses propres dimensions.

Pour ces reproductions, industrielles, en quelque sorte, on pourrait employer un papier photographique quelconque fourni par le commerce. L’usage a prévalu, dans les bureaux des dessinateurs de machines, chez les ingénieurs et les constructeurs, de faire ces tirages en blanc sur un fond bleu, ou en bleu sur un fond blanc.

Le papier qui sert à cet usage et qui se trouve dans le commerce se prépare en mélangeant deux dissolutions, l’une d’une partie de citrate de fer et d’ammoniaque dans quatre parties d’eau, l’autre d’une partie de prussiate de potasse rouge dans six parties d’eau. On mélange les deux liquides, et on conserve à l’abri de la lumière. Pour l’étaler sur le papier, on se sert d’une brosse et on fait usage de papier huilé.

C’est le papier qui sert à tirer les épreuves. On le place dans un châssis-presse, et si