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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/36

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Fig. 50. — Appareil d’agrandissement avec une lampe à pétrole.

Le voyageur qui s’est contenté de prendre un très petit cliché d’une vue, d’un monument ou d’un paysage, doit s’occuper, au retour du voyage, d’agrandir cette image aux dimensions ordinaires. Pour obtenir un portrait de grandes dimensions, que recherchent quelques amateurs, il serait peu commode de préparer un cliché dépassant une certaine mesure. On pourrait sans doute y parvenir, mais c’est une opération difficile, et qui exige un matériel de grandes dimensions, que l’on possède rarement. Les fabricants de plaques au gélatino-bromure fournissent aujourd’hui de très grandes glaces à des prix fort accessibles. Là n’est donc pas la difficulté. Elle vient de l’appareil optique ; car pour produire une très grande image il faut que le modèle et la glace sensible soient tous les deux à la même distance de l’objectif, cette distance étant égale au double de la longueur focale. C’est ce qui nécessiterait une chambre noire énorme. En outre, le modèle, à cause de sa grande dimension, serait fort peu éclairé. De là la nécessité d’objectifs à large ouverture et à long foyer. Enfin, la pose est toujours très longue, et quand il s’agit d’un portrait, l’immobilité étant rarement obtenue, on peut perdre plus d’une glace, par une pose manquée.

Toutes ces raisons font comprendre que, pour obtenir de grandes images, on procède généralement du petit au grand, c’est-à-dire que l’on prend un petit cliché, que l’on s’occupe ensuite d’agrandir.

L’opération de l’agrandissement est de date ancienne en photographie, et de bonne heure on a possédé le matériel nécessaire à l’amplification d’une épreuve. Nous avons consacré un long chapitre dans les Merveilles de la science[1] à cette question. Nous avons représenté l’appareil à agrandissement du photographe américain Woodward (fig. 78, page 121) qui est éclairé par la lumière solaire, ainsi que l’appareil d’agrandissement de Monckoven (fig. 79 et 80). Nous n’avons pas, par conséquent, à revenir sur cette question, et nous renvoyons le lecteur, pour tout ce qui concerne l’agrandissement des photographies au moyen d’appareils éclairés par le soleil, aux pages sus indiquées des Merveilles de la science.

Cependant le soleil n’est pas l’hôte assidu des climats moyens ou septentrionaux, et d’ailleurs, son éclat varie selon les saisons. La rapidité d’impression des plaques que l’on emploie aujourd’hui permet de se contenter d’une lumière moins brillante que celle du soleil. De là est venue la construction de nouveaux appareils d’agrandissement, dans lesquels la lumière solaire est remplacée par des lumières artificielles, telles que la lumière provenant de la combustion du magnésium, le gaz oxhydrique et la lumière électrique.

Nous avons donc à faire connaître ici les

  1. Tome III, page 119-124.