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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/371

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en fer ; l’étrave est renversée. Le réduit, rectangulaire, à pans coupés est placé en avant et en saillie sur les flancs. On remarque un blockhaus en avant de la cheminée. La ceinture cuirassée s’étend de bout en bout. Les plaques, qui sont en fer forgé, ont, à la ceinture, une épaisseur de 234 millimètres.

Ce cuirassé est armé de huit canons, de 26 centimètres, installés dans une batterie ; de six canons de 15 placés sur le pont des gaillards ; de quatre canons de 8 ; de six mitrailleuses, et d’un éperon ayant 3m,20 de saillie.

Sur le modèle du Kaiser, on a construit un second cuirassé d’escadre, le Deutschland.

Le Kaiser et le Deutschland ont chacun environ 285 pieds de longueur et une largeur de 62 pieds. Leur déplacement est de 7 600 tonneaux. La carène est divisée en compartiments étanches obliques ; il y a 32 compartiments. Si le navire touchait un écueil, quatre à peine de ses cloisons seraient inondées. La capacité de chaque cloison est de 40 tonnes.

La batterie centrale établie sur le pont principal renferme quatre canons Krupp, sur chaque côté. Les canons les plus en avant tirent d’un bout à l’autre de la ligne, avec une inclinaison qui produit un feu convergent en avant. Les embrasures sont disposées de telle façon que tous les obus peuvent converger sur un espace de 276 pieds, c’est-à-dire à peu près la longueur du navire.

Les canons Krupp de 26 centimètres sont à culasse d’acier. Leur diamètre est de 9 pouces 3/4 ; ils pèsent environ 22 tonnes chacun ; Un canon Krupp de 26 centimètres, du calibre de 8 pouces 1/4 et du poids de 18 tonnes, placé sur le pont d’arrière, complète la défense du navire, qui est protégé par une cuirasse. Toutes les parties exposées aux coups de canon sont défendues par des blindages de différentes épaisseurs, à l’extérieur et à l’intérieur du navire.

La puissance des machines à vapeur, qui ont été construites par MM. Denn, est de 8 000 chevaux. Le diamètre des cylindres est de 122 pouces, la longueur du corps du cylindre de 4 pieds, et le nombre de rotations de l’arbre est de 75 par minute.

Il y a huit chaudières. Les soutes contiennent 710 tonnes de charbon ; ce qui est suffisant pour une distance de 3 400 milles, à une vitesse de 10 nœuds.

Le Kaiser et le Deutschland ont fourni aux essais une vitesse de 14 nœuds et demi.

Parmi les croiseurs de la marine allemande, il faut signaler la corvette Irène, qui porte le pavillon du prince Henri de Prusse, frère de l’empereur Guillaume II, et la Princesse-Wilhem, son congénère. La coque est en acier, avec revêtement en bois et doublage en cuivre ; son cloisonnement est double, transversal et longitudinal. L’Irène possède un pont sous-marin cuirassé jusqu’à 2 mètres au dessous de la flottaison ; l’épaisseur de la cuirasse de ce pont est de 76 millimètres.

L’armement de l’Irène comprend quatorze canons de 15 centimètres, dont six sont installés dans des tourelles ; huit mitrailleuses et quatre tubes lance-torpilles.

L’Irène est long de 94 mètres et large de 14 mètres. La puissance de sa machine à vapeur est de 2 000 chevaux. Il file 16 à 18 nœuds.

Ses machines à vapeur, au nombre de deux, activent chacune une hélice à l’arrière.

Un navire de ce genre, c’est-à-dire le croiseur, ne devant naviguer qu’à la vapeur, l’Irène n’a que des mâts militaires, sans vergues.

Il compte 320 hommes d’équipage.

Ce sont là deux types les plus récents et les plus complets de la marine allemande ; les autres bâtiments ne sont pas tous aussi largement pourvus d’artillerie. Le Roi-Guil-