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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/382

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64 torpilleurs de haute mer ;

59 torpilleurs ordinaires.

Pour les cuirassés italiens, nous noterons une seule particularité. Ils ont deux réduits superposés, placés au centre du navire, et tous deux cuirassés. Le réduit inférieur, qui a 45 mètres de long, contient les trois canons, de 12 centimètres, de la batterie ; le réduit supérieur abrite la base des deux tourelles cuirassées, qui sont armées, chacune, de deux canons de 103 tonnes.

Le Re-Umberto, qui est l’un des derniers cuirassés lancés par les chantiers du gouvernement italien, est muni d’un pont cuirassé, qui traverse le navire dans toute sa longueur, et qui, avec ses plaques de 400 millimètres d’épaisseur, protège les machines, les chaudières et les soutes à munitions. Les cheminées sont elles-mêmes cuirassées jusqu’à 90 centimètres au-dessus de la flottaison.

Le Lépanto, construit dans le même système, est un des plus beaux navires cuirassés de la marine italienne.

Son lancement eut lieu à Livourne, le 17 mars 1883. Avec le Duilio, le Dandolo, et l’Italia, il forme une importante escadre de quatre navires de guerre les plus grands du monde entier, pourvus d’une artillerie formidable.

Tous les quatre sont du même type, mais le Lepanto dépasse encore ses aînés en puissance et en dimensions. Si nous le comparons au plus puissant de ceux-ci, l’Italia, nous trouvons les mesures suivantes :

  Italia Lepanto
Longueur, sans l’éperon 
120 m. 122 m.
Largeur 
22 22.28
Déplacement total 
13 708 t. 14 700 t.

Les plus grands cuirassés des autres nations maritimes n’approchent pas de tels chiffres. L’Amiral Baudin et la Foudroyante, en France, n’ont que 11 440 tonneaux de déplacement ; l’Angleterre a l’Inflexible, de 11 408 tonneaux ; la Russie le Pierre-le-Grand, de 9 510 tonneaux.

Le lancement de l’énorme masse du Lépanto présentait un intérêt tout particulier, en raison des conditions spéciales où il s’effectuait. Le bassin de Livourne, dans lequel il avait lieu, n’a, en effet, que 268 mètres de longueur, et il fallait arrêter la course du navire dans un espace de 100 mètres, pour l’empêcher d’aller se briser sur les quais situés en face de la cale.

Pour obtenir cet arrêt, on avait établi dans le bassin un réseau de vingt-trois cordages de 12 centimètres de diamètre, placés en travers de la route du navire.

L’étambot de celui-ci, garni de pièces de bois, devait rompre successivement ces cordages, et l’on avait calculé qu’il lui suffirait d’en rompre dix-huit sur vingt-trois, pour que son élan fût amorti.

L’exactitude de ces calculs fut confirmée par l’expérience, et l’opération du lancement eut lieu sans aucun accident.

L’Italia, que nous représentons dans la figure 301, page 381, est un des derniers et des plus formidables cuirassés de la marine italienne.

Notre dessin montre l’aspect de ce puissant navire, sa cuirasse, la disposition de ses batteries, celle des machines, des cloisons étanches et des ponts. Quatre canons Armstrong, se chargeant par la culasse, et du poids de 100 tonnes chacun, sont placés sur le pont supérieur, par paires, et en barbette, c’est-à-dire à découvert, de façon à tirer en avant et en arrière, en ligne et sur les côtés, dans toutes les directions.

La coque, qui est en acier, est doublée en bois. Les cloisons et les ponts donnent une grande force de résistance à cette masse. Deux lignes de cloisons étanches s’étendent, sur une longueur de 254 pieds 6 pouces, dans le navire. Celles-ci, avec les cloisons transversales, divisent la coque en cinquante-trois grands compartiments, qui sont eux-mêmes encore divisés en quatre ponts étanches.

Le premier des ponts cuirassés s’élève à