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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/399

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applications économiques de l’éclairage électrique par l’arc lumineux.

M. Jablochkoff a donné le nom de bougie électrique à un mode tout particulier de terminaison des pôles de la pile, entre lesquels le courant électrique se décharge, qui rend inutile tout moyen mécanique d’assurer le rapprochement des deux charbons, au fur et à mesure de leur usure par la combustion.

La bougie électrique Jablochkoff se compose de deux baguettes de charbon placées parallèlement l’une à l’autre, et séparées par une matière isolante, fusible : le plâtre ; l’extrémité des deux charbons est donc seule visible. Ces deux extrémités sont exactement comme deux mèches de bougies placées en regard l’une de l’autre ; et c’est entre ces deux extrémités libres, c’est-à-dire en haut de ce double crayon que jaillit l’arc électrique. À mesure que les charbons brûlent, le plâtre fond, comme le corps gras d’une bougie ; il se volatilise, et laisse ainsi continuellement à nu la même longueur des deux charbons nécessaire à l’entretien de l’arc lumineux.

Fig. 310. — Bougie Jablochkoff. Fig. 311. — Globe pour l’éclairage électrique par les bougies Jablochkoff.

La figure 310 représente la bougie électrique Jablochkoff ; ab, cd, sont les deux baguettes de charbon réunies inférieurement par un manchon, M, et séparées l’une de l’autre par une lame de plâtre.

Les bougies Jablochkoff sont enfermées dans un globe de verre dépoli ou émaillé, qui a pour effet d’atténuer la trop vive lumière de l’arc électrique, lequel, vu directement, blesserait les yeux. Nous représentons dans la figure 311, moitié en coupe, moitié en élévation, le globe de verre qui enveloppe la bougie Jablochkoff.

Cinq ou six bougies électriques sont placées sur le même support, et quand l’une a fini de se consumer, il faut qu’une autre la remplace. Pour cela, l’intervention de la main de l’homme est nécessaire. Il faut qu’à chaque intervalle d’une heure et demie environ, le surveillant des appareils fasse, au moyen d’une clef, tourner le disque porteur des bougies, et mette ainsi une bougie nouvelle en communication avec le courant.

Telle était, du moins, la disposition primitive employée par l’inventeur ; mais, nous n’avons pas besoin de le dire, l’intervention d’un surveillant avait un grand inconvénient. M. Jablochkoff arriva à le faire disparaître par des dispositions très ingénieuses, que nous ferons connaître plus loin.

Un autre système de lampe électrique, qui a rendu quelques services, par la simplicité de son mécanisme, est celui de M. Werdermann, physicien anglais, qui fusionna son invention avec celle d’un physicien français, M. Reynier ; de sorte que le nom de système Werdermann engloba les deux inventions.

Le mécanisme de la lampe Werdermann consiste à faire pousser le charbon de bas en haut, au fur et à mesure de sa combustion, par un contre-poids, lequel, agissant comme pourrait le faire un ressort à boudin, remonte constamment le charbon, et le fait