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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/430

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L’orientation automatique a été facilitée au moyen d’un jeu de galets interposés entre le plateau fixe et la plaque tournante, et d’un système de régulateur à boules, agissant par friction, sur un treuil, qui ouvre ou ferme la voilure, dont la projection sur un plan perpendiculaire à l’arbre du moulin, se trouve ainsi augmentée ou diminuée, suivant la vitesse du vent.

La voilure des ailes se distingue par un grand nombre d’ailettes droites, groupées en roues ; cette disposition est particulière aux moulins américains.

Les deux machines dynamo-électriques développent, l’une et l’autre, aux bornes, à des vitesses variables, une différence de potentiel constante de soixante-quinze volts.

L’intensité du courant de la machine la plus petite, est de huit ampères, quand la vitesse de rotation de l’anneau est de cent tours à la minute, et de quarante ampères, quand cette vitesse atteint deux cent soixante tours. La plus grande donne un courant de quarante à cent ampères, pour une vitesse de rotation de l’anneau de deux cent cinquante à six cent cinquante tours, par minute.

Quant au rendement mécanique, il est de un à quatre chevaux-vapeur, pour la machine la plus petite, et de quatre à seize chevaux-vapeur pour la plus grande. Ces deux machines fonctionnent alternativement, suivant la quantité d’énergie emmagasinée dans les accumulateurs.

L’embrayage et le débrayage se font automatiquement.

Dans la séance du 2 mai 1888, de la Société de physique de Glasgow, le professeur Blith a décrit une expérience qu’il fit, dans l’été de 1887, sur l’emploi de la force motrice du vent pour la production de l’électricité destinée à fournir un éclairage.

M. Blith installa un petit moulin à vent, pour charger des accumulateurs, et procurer ainsi l’éclairage électrique dans le petit village de Marykirk, où il passait ses vacances. Le moulin était du type ancien, et s’élevait dans le jardin. La tour consistait en un trépied de bois, solidement assis sur le sol, et consolidé par des entretoises en bois. L’axe se trouvait à 11 mètres au-dessus du sol, et portait quatre ailes, à angle droit les unes sur les autres, de 4m,30 de long. La machine dynamo-électrique, du type Burgin, était menée par une simple corde, et l’on obtenait une vitesse suffisante, même lorsque le moulin ne tournait pas très rapidement. Le courant chargeait 12 accumulateurs, qui alimentaient les lampes de la maison. On n’a jamais employé à la fois plus de 10 lampes de 8 bougies à vingt-cinq volts, mais on aurait pu aisément produire de quoi en alimenter beaucoup plus. Un jour, par une bonne brise, on obtint, en une demi-journée, de quoi s’éclairer pendant trois soirées, de trois à quatre heures chacune.

Chutes d’eau et roues hydrauliques. — Les chutes d’eau naturelles, lorsqu’elles ne sont pas trop éloignées du lieu où leur puissance doit être utilisée, offrent de grands avantages, comme force motrice économique, puisque l’on tire parti, de cette manière, d’une force fournie par la nature, et qui ne coûte que son aménagement à cet usage particulier.

On peut placer la roue ou la turbine près des lieux à éclairer ; ou bien produire l’électricité à côté du cours d’eau, au moyen de la machine dynamo, et amener le courant à grande distance, jusqu’aux lampes.

La seule condition et la vraie difficulté, c’est de donner au courant ou à la chute d’eau, qui sont essentiellement variables, l’extrême régularité qu’exige l’éclairage électrique.

La Société Edison construit, pour le trans-