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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/452

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rue des Petits-Champs, et avenue de l’Opéra jusqu’aux boulevards.

La puissance de l’usine municipale sera donc de 960 chevaux, dont 640 seront seuls employés, un tiers étant consacré à la réserve. Elle pourra, en dehors de l’éclairage des Halles centrales, alimenter de 1 200 à 1 500 lampes dans le circuit du premier groupe, et de 4 000 à 5 000 dans le second groupe.

L’inauguration de l’usine municipale des Halles centrales, eut lieu le dimanche 1er décembre 1889. Elle était présidée par M. Yves Guyot, ministre des travaux publics, ayant à ses côtés MM. Rousselle, président du conseil municipal, Lozé, préfet de police, plusieurs sénateurs et députés, et la plupart des conseillers municipaux.

Nous disons que la force actuellement disponible pour l’usine centrale des Halles, est de 960 chevaux-vapeur, mais l’usine est disposée pour pouvoir, au besoin, doubler cette puissance.

Nous représentons dans la figure 362 l’usine électrique des Halles, supposée ainsi augmentée, avec son plafond exhaussé, pour permettre d’embrasser par la vue tout l’ensemble de l’usine, une fois achevée.

À gauche, on voit d’abord la série des chaudières à vapeur, du système Belleville, puis le groupe des machines dynamo-électriques Edison, et des moteurs à vapeur Weyher et Richemond. Au fond, à droite, se trouve le groupe des dynamos Ferranti et des moteurs à vapeur Lecouteux et Garnier.

Les chaudières à vapeur, au nombre de six, peuvent fournir ensemble 10 000 kilogrammes de vapeur, par heure. Elles sont installées, ainsi que le parc à charbon et tout ce qui concerne la production de vapeur, dans les travées de la voie qui sépare le pavillon III du pavillon IV des Halles.

La cheminée, construite dans l’angle intérieur du pavillon n° 6, a les dimensions suivantes :

Hauteur au-dessus du sol 
40 mètres.
                            du sous-sol 
43m,34
Diamètre intérieur à la base 
  3 mètres.
                            au sommet 
  1m,80

Cette cheminée repose sur un sol en maçonnerie ; elle est entourée d’un cylindre de briques, qui traverse la toiture du pavillon, débouche à l’extérieur, et sert ainsi de ventilateur à la chambre des machines.

La Compagnie continentale Edison fournit les courants continus à basse tension. Les machines dynamos qui engendrent ces courants, sont au nombre de six ; elles sont actionnées, comme il vient d’être dit, par les moteurs de MM. Weyher et Richemond, et font 600 tours par minute.

Les machines à vapeur, au nombre de trois actuellement, sont du système à triple expansion. La vapeur est admise d’abord dans un petit cylindre ; puis, de là, dans un deuxième plus grand, enfin, dans deux derniers cylindres plus grands que le précédent. La vapeur, admise à la pression de 10 kilogrammes dans le premier cylindre, se détend successivement dans les suivants, jusqu’aux derniers. On arrive ainsi à utiliser la presque totalité de la force de la vapeur introduite dans le premier cylindre.

Ces machines font tourner un arbre moteur, à chaque extrémité duquel passent les courroies destinées à actionner les dynamos Edison, et qui est pourvu d’un régulateur à boules.

Les dynamos de ce second groupe sont du système Ferranti, très en faveur aujourd’hui à Londres, pour l’éclairage électrique. Ces machines dynamos sont au nombre de trois, à courants alternatifs, de 113 000 watts, chacune. Elles présentent des perfectionnements très importants, au point de vue pratique. Le bâti des inducteurs s’ouvre, ce qui facilite l’examen de la machine et son nettoyage ; le graissage se fait au